Pédagogie du rhume |
Appelée aussi rhinite virale, cette affection serait , selon la théorie classique, causée par un virus. La science médicale a même identifié une centaine de germes responsables de cette infection qu’elle considère comme très contagieuse. Et de fait, les personnes enrhumées ont souvent côtoyé des personnes enrhumées pendant la période d’incubation. Mais qu’est-ce que cela prouve ? Quand des chercheurs inoculent le rhinovirus dans les
fosses nasales de volontaires, il y a à peine quelques pourcents d’enrhumés supplémentaires par rapport au groupe témoin ! Le problème de la psychosomatique classique, c’est qu’elle ne
parvient pas à dévoiler la relation causale entre un stress précis et une maladie précise. On sait par exemple qu’un deuil douloureux prédispose au cancer, mais le lien entre la perte
d’un proche et telle ou telle tumeur n’a jamais été trouvé Reste une question : pourquoi s’enrhume-t-on plus souvent en
hiver ? Yves Rasir |
Le Rhume : conflit de puanteur
Quand « on ne peut plus le sentir » et qu’on prétend « avoir le nez fin », cela veut dire qu’on a un ressenti d’olfactif : pas étonnant que les conséquences biologiques de nos conflits se passent au niveau du nez. Il y a des personnes qui ont des angines chaque hiver et jamais de rhume. Il y en a d’autres qui ne connaissent pas l’angine et font rhume sur rhume. Or, elles sont toutes en contact avec les mêmes microbes, les mêmes virus et bactéries.
On pourrait prendre l’exemple du taureau ou du buffle, mais je préfère vous parler du chien de ma voisine. Nous avons des jardins contigus de manière perpendiculaire par le fond. Donc, c’est quand je vais dans le fond de mon jardin, que je m’approche du territoire du chien de la voisine. A ce moment, au lieu d’aboyer, ce qui serait la réaction la plus normale pour un chien, mais cela lui est interdit par ma voisine qui, merci, a le respect du voisinage, il se met à éternuer et à souffler par le nez comme s’il voulait chasser de son nez la mauvaise odeur, la mienne, celle du gêneur qui risque d’envahir son territoire. Il espère sans doute aussi me faire partir sans devoir se battre, en m’impressionnant par le fait de souffler très bruyamment avec le nez, puisqu’il lui est interdit de m’aboyer à la gueule. Pas facile la vie de chien de compagnie, quand on a en soi les mémoires biologiques d’une bête sauvage.
L’olfaction est le plus primitif des sens et le plus vital. Il ne se déconnecte pas quand on dort. L’olfaction est vitale à plus d’un titre :
- pour flairer le danger, représenté par un prédateur ou par la mort ;
- pour repérer la proie pour se nourrir ;
- pour reconnaître le partenaire sexuel qui permettra de perpétuer l’espèce.
Le rhume est une maladie qui touche la muqueuse nasale, un tissu dérivé de l’ectoderme. Il s’agit donc d’une infection des voies respiratoires supérieures, d’origine virale, provoquant une
inflammation aiguë de la muqueuse nasale et les symptômes bien connus (éternuements, nez qui coule,…). On confond parfois le rhume avec la rhinite chronique ou la rhino-pharyngite qui, bien que fort
proches, ont des sous-tonalités différentes.
Le mot « rhume » vient du grec « rheuma » qui signifie écoulement d’humeurs. La personne qui a un rhume exprimerait-elle ses humeurs par ce biais ? Il y a peut-être d’autres moyens pour cela sans avoir besoin d’une « mal a dit ». En anglais, on dit « to get a cold » = attraper froid. En français aussi, on appelle parfois le rhume « refroidissement ». A quoi pourrait faire référence cette notion de froid ? Tout d’abord à la première grande séparation de notre vie, la séparation à la mère lors de la naissance, qui constitue notre première expérience du froid : fini la piscine tropicale à 37° en permanence dans le ventre maternel. Le choc thermique sera d’autant plus fort si la naissance a lieu en plein hiver glacial. Cette séparation parfois se passe mal ou dure trop longtemps avant de revenir près du sein maternel et il y aura encodage d’un stress vital pour le nouveau-né lié au froid. D’autre part, le froid peut évoquer aussi une séparation au père, si celui-ci est mort et donc se trouve au ciel dans notre représenté issu de la foi chrétienne. Or, tout le monde sait qu’au ciel, c’est là qu’il fait le plus froid. C’est la frilosité d’une personne qui nous mettra sur cette piste : elle a froid pour retrouver son père.
Rhume = rue / me = quelqu’un ou quelque chose se rue sur moi. Quand on est sous l’influence de quelqu’un (« influenza »), c’est un conflit de territoire, on se sent agressé par l’odeur, la puanteur de l’autre. C’est le cas, par exemple, du conjoint d’une personne malade et puante, qui se sent agressé par l’odeur de l’autre chargée des miasmes de l’angine et qui a peur d’ « attraper » ses microbes, car alors ils se retrouveraient tous les deux sur le flanc et il n’y aurait plus personne pour s’occuper des enfants : il ne fera pas la même maladie qu’elle, mais un rhume. Pour repousser l’agresseur, il faut chasser son odeur du nez.
Tout étant programmé en terme biologique de survie, le sens du rhume sera lié à un conflit de puanteur où il est important de détecter le plus tôt possible la présence d’un intrus dans le territoire, de flairer le danger avant même de le voir. Ce ressenti pourra avoir plusieurs tonalités, toutes liées à la fonction nasale. Ca sent mauvais pour moi, ça me pue au nez. Souvent avec une touche de paranoïa olfactive : on me cache quelque chose, qu’est-ce qui se trame derrière mon dos ? Une personne ou une situation nous apparaissent comme nauséabondes : une première solution biologique sera donc de mettre en veille les récepteurs olfactifs. Cela permettra également de retrouver son état intérieur de sécurité : ne plus rien sentir d’alarmant.
Ce n’est pas tout car dans beaucoup de cas, notamment de rhume ou rhinite chronique, souvent allergique, il y aura une tonalité conflictuelle de séparation : dans ce climat nauséabond, je suis séparé de la bonne odeur…qui du sein maternel, qui de l’être aimé, etc. Alors, le second sens de la maladie sera de creuser la muqueuse pour augmenter la surface de contact. En cas de rhino-pharyngite, ce sera encore plus qu’une séparation, ce sera le fait de ne pas pouvoir « attraper le morceau » avec son nez, avec son gosier.
L’histoire de Sabine va nous éclairer sur ce mode de fonctionnement des « olfactifs ». Le drame de son enfance est lié à son père dont elle est séparée, qu’elle ne peut aimer, admirer, à cause de tout ce qui est dit par la mère à son sujet : les paroles nauséabondes de la mère, souvent dites par derrière, lui puent véritablement au nez et l’empêchent de sentir la bonne odeur du père, de vivre son Electre avec son père. Plus tard, Sabine aura un fils, avec qui elle voudra fusionner, elle s’imprègnera donc beaucoup de la bonne odeur de son enfant et le drame arrivera quand, à cause des paroles puantes et dites par derrière par la petite-amie de son fils, elle sera séparée de lui : le jour où elle retrouvera son fils, elle déclenchera un magnifique rhume qui durera deux bonnes semaines.
En effet, le rhume est une manifestation biologique dont les symptômes principaux apparaissent après la solution du conflit, dans les 48H. En phase de conflit actif, les ulcérations de la muqueuse nasale passent inaperçues. Une fois le conflit solutionné, il s’agit pour le cerveau d’envoyer les ordres de réparation pour reboucher tous ces petits trous : il y a congestion de la muqueuse nasale, inflammation, écoulements suite à l’intervention des virus. Une fois que le rhume apparaît, il n’y a donc plus rien à faire, si ce n’est se reposer complètement pendant 24H et prendre de la vitamine C. On profitera de ce petit « break » pour réfléchir à tout ce qu’ont ne peut ou veut pas sentir, afin d’éviter les puantes rechutes.
Bernard Tihon
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